Les lois ayant abouti à l'école laïque, obligatoire et gratuite ont précédé d'une vingtaine d'années la loi de 1905 de séparation des Églises et de l'État. Elles se placent dans la conception de l'éducation héritée du siècle des Lumières.
L'école voit dans tout enfant non un croyant ou un fidèle appartenant à une communauté, mais un élève, c’est-à-dire un infans qui doit acquérir par lui-même la liberté de conscience. L’élève n’est pas considéré comme inférieur – un bétail d'élevage tel l'esclave face au maître –, mais comme celui qui s’élève, qui s’émancipe. À l’école il n’y a ni enfants « chrétiens », ni enfants « juifs », ni enfants « musulmans », ni enfants « bouddhistes », ni enfants « hindouistes », « pastafariens » ou « athées »... Il n’y a que des élèves. La liberté de conscience fonde l’enseignement qui ne préjuge pas du caractère figé par la société ou la famille de ceux qui viennent apprendre.
L'esprit des Lumières est défini par le philosophe Emmanuel Kant (1724-1804) dans cet extrait :
« Les lumières sont ce qui fait sortir l’homme de la minorité qu’il doit s’imputer à lui-même. La minorité consiste dans l’incapacité où il est de se servir de son intelligence sans être dirigé par autrui. Il doit s’imputer à lui-même cette minorité, quand elle n’a pas pour cause le manque d’intelligence, mais l’absence de la résolution et du courage nécessaires pour user de son esprit sans être guidé par un autre. Sapere aude, aie le courage de te servir de ta propre intelligence ! voilà donc la devise des Lumières. »
Emmanuel Kant, Réponse à la question : « Qu’est-ce que les lumières ? », 1784, traduction de Jules Barni, 1853.
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